Réintégration socio-économique des ex combattants des « Forces Nouvelles »: trajectoires risquées pour jeunes à risque

À l’instar d’autres pays ayant fait l’expérience de conflits violents, la Côte d’Ivoire s’engage dans un processus de pacification qui passe par la mise en oeuvre d’un programme DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion).

Le groupe cible principal de ce programme est constitué par les ex-combattants de la rébellion de FN (Forces nouvelles) qui pendant plusieurs années ont occupé et contrôlé les parties centre nord et ouest (CNO) du pays. Depuis l’amorce du processus DDR, les ex-combattants démobilisés ou encore communément appelés les « démos », sont une identité sociale nouvelle qui apparaît progressivement dans les principales localités de l’ex-zone CNO. Ces anciens combattants (hommes et femmes) qui ont choisi de retourner à la vie civile, pour diverses raisons, font après plusieurs années, l’expérience d’une rupture du lien avec l’ancienne organisation rebelle. Aussi, les manifestations violentes et sporadiques de contestation animées par les « démos » faisant suite à leur démobilisation ont attiré l’attention aussi bien de leurs anciens employeurs que des responsables des programmes de réinsertion.

Dans ce nouveau contexte social où la pacification a été décidée par les acteurs politiques, les réactions violentes des ex-combattants à l’idée de démobilisation ou de réinsertion laissent entrevoir leurs doutes et les incertitudes entretenues quant à leur «  réintroduction » réussie dans la vie civile. Notre contribution tente de répondre aux questions que soulève le prolongement des trajectoires sociales des combattants démobilisés à la fin de la guerre. Nous montrons que la continuité de leurs trajectoires sociales est, certes, fortement influencée par les propositions des programmes de réintégration socioéconomique, mais qu’après avoir écouté les narrations de plusieurs expériences réussies ou échouées d’insertion sociale, il est possible de discuter du devenir des ex-combattants sous des angles qui ne soient pas qu’économique. En résumé, plus que la recherche des conditions de la paix sociale qui préoccupe les structures en charge de la réinsertion, nous rendons compte des réponses apportées par les jeunes démobilisés eux-mêmes à la question suivante: que faire de soi après le conflit ?

Référence : « Conditions pour la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire - de la page 147 à 167, ICIP Researche n°03

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