L’assurance, un luxe en milieu rural

Un accident de la circulation qui tourne au drame

En mai 2007, mon frère fut victime d’un accident de la circulation (sur la route nationale) et fut sévèrement blessé au bras. Immédiatement conduit au poste de santé de Médina Sabakh, il reçut les premiers soins. Mais, il fallait impérativement l’évacuer sur Nioro abritant le centre de santé de référence.

Vu la gravité de son état de santé, il nous a été demandé de l’acheminer sur Kaolack à l’hôpital régional El hadj Ibrahima NIASSE. Mais aucune ambulance n’était disponible !

Nécessité faisant loi, nous louâmes un taxi - 7 places. Un grain d’espoir d’être arrivés après un voyage éclair. Mais ce ne fut que de courte durée. Et pour cause, à Kaolack, il n’y avait pas d’oxygène pour les interventions chirurgicales. Et ni d’ambulance pour l’évacuation sur Dakar.

Il a fallu de nouveau louer un autre taxi -7 places en direction de Dakar, pour l’hôpital A. Le Dantec. Là aussi, un problème de taille : pas de lit disponible. Le médecin nous conseilla l’unique alternative, à savoir l’Hôpital Principal qui est très cher. Mon père a dit que ce n’était pas grave, l’essentiel c’était de sauver la victime.

Abasourdi, le médecin attira notre attention sur le retard apporté à la diligence de l’affaire. Mais, il comprenait toute nos difficultés rencontrées du Sabakh jusqu’à l’Hôpital principal. Et d’expliquer qu’il aurait fallu moins de 6 heures de temps après l’accident pour récupérer le bras endommagé. En conséquence, il fallait impérativement amputer le bras et c’était le moindre mal ! Mon père hésita longuement puis se résolut finalement à donner son accord de principe au chirurgien. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et le frère traîne aujourd’hui ce lourd handicap.

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Premier constat du reste fait ce jour- là par les parents : « S’il y avait une ambulance à Médina Sabakh, n’y aurait pas d’amputation du bras ; de même s’il y avait tout le matériel à Nioro ou Kaolack, la victime serait sauvée ».

En dehors du manque d’équipements ou de personnels au niveau du centre de santé de référence, il est inadmissible de constater le dénuement au niveau de l’hôpital régional, maillon essentiel (orientation-recours) de la pyramide sanitaire. Ce qui explique l’engorgement excessif des grands hôpitaux nationaux de Dakar susnommés.

Par ailleurs, la question de l’assurance risque est passée sous silence. Ici, l’assurance apparaît plutôt un luxe et n’est pas entrée dans les mœurs. Au plus, cela se limite aux véhicules et rarement aux personnes transportées.

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