Par Toussaint KAFARHIRE MURHULA, S.J. HEKIMA COLLEGE JESUIT SCHOOL OF THEOLOGY (Kenya)
La faillite de l’Etat postcolonial en Afrique ne traduit pas simplement l’incapacité congénitale des politiciens africains à gouverner leurs Etats sur base des principes de la démocratie moderne, comme certains veulent l’affirmer. Plus en profondeur, elle exprime l’échec historique de mettre à jour les institutions et structures administratives, économiques et politiques héritées de la colonisation, en les
adaptant à un modèle de participation et de tolérance qui intègre les différences.
Aussi assiste-t-on aujourd’hui à un difficile dépassement, une impossible cohabitation et une greffe entre le civique et l’ethnique en mal de cohésion et d’harmonie politiques. Le binôme autochtones-immigrés semble radicaliser ces formes d’oppositions sociologiques héritées de la colonisation comme on peut le voir en République Démocratique du Congo ou en Côte d’Ivoire et dans la Régions des grands Lacs. Partout il y a une «mise en cause du vouloir vivre ensemble ».