Le service public local : son amélioration par le dialogue entre recherche et action dans 4 communes de l’Afrique de l’Ouest

Note de présentation et synthèse des études

L’Association Construisons Ensemble – Recherche sur les Citoyennetés en Transformation (ACE-RECIT), nouvellement appelée Laboratoire Citoyennetés, a organisé le 24 mai 2007 à Ouagadougou un atelier de capitalisation et de prospective à partir de recherches menées en dialogue avec les usagers et fournisseurs de services publics locaux.

Quatre communes – Sirakorola au Mali, Aguégués au Bénin, Say au Niger et Boromo au Burkina Faso – se sont engagées en 2006 avec la SNV, le Laboratoire Citoyennetés, Lasdel Bénin, Lasdel Niger et l’Institut des Sciences Humaines du Mali, dans la phase pilote d’un programme associant chercheurs et acteurs de terrain. Il s’agit d’apporter une contribution à l’amélioration des services publics locaux de la sous- région, dont la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et l’assainissement, contribution qui se veut ancrée dans les réalités locales africaines.

Cet atelier avait donc pour objectifs :

Texte complet

Présentation de l’Atelier : « le service public local : son amélioration par le dialogue entre recherche et action dans quatre communes de l’Afrique de l’Ouest »

L’Association Construisons Ensemble – Recherche sur les Citoyennetés en Transformation (ACE-RECIT), nouvellement appelée Laboratoire Citoyennetés, a organisé le 24 mai 2007 à Ouagadougou un atelier de capitalisation et de prospective à partir de recherches menées en dialogue avec les usagers et fournisseurs de services publics locaux.

Quatre communes – Sirakorola au Mali, Aguégués au Bénin, Say au Niger et Boromo au Burkina Faso – se sont engagées en 2006 avec la SNV, le Laboratoire Citoyennetés, Lasdel Bénin, Lasdel Niger et l’Institut des Sciences Humaines du Mali, dans la phase pilote d’un programme associant chercheurs et acteurs de terrain. Il s’agit d’apporter une contribution à l’amélioration des services publics locaux de la sous- région, dont la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et l’assainissement, contribution qui se veut ancrée dans les réalités locales africaines.

Les recherches de nature socio- anthropologique ont été conduites sur l’interface entre l’offre et la demande de services publics. L’objectif est de comprendre le contexte, les réalités, les attentes et les perceptions tant du coté des fournisseurs que du coté des usagers des services publics au niveau local.

Les résultats des recherches doivent aider les maires, les acteurs locaux et leurs appuis techniques et financiers à mieux gérer ces attentes, orchestrer l’offre et mobiliser les moyens, tout en maintenant le portage politique, administratif et social nécessaire. Pour cela les études ont été menées sous maîtrise d’ouvrage des communes engagées et en dialogue avec les acteurs.

L’atelier de mai 2007 avait pour objectifs :

Cet atelier se voulait témoin d’une démarche innovatrice : l’interactivité entre les savoirs, les points de vue des chercheurs et des acteurs locaux, pour engendrer une évolution des services publics portée par les acteurs communaux.

Le projet relevait d’une gageure :

Au terme d’une première phase exploratoire, un atelier de deux jours (22 et 23 mai) devait permettre aux acteurs du programme de mutualiser les constats et les perspectives futures.

Il a été suivi, le 24 mai, d’une journée de partage des conclusions avec les parties prenantes aux processus de réformes – associations de municipalités, ministères chargés de la tutelle, ministères chargés des réformes, partenaires techniques et financiers.

Ces dernières vont pouvoir apprécier le potentiel des résultats et de la démarche, le mettre en parallèle avec leurs propres actions et donner leurs avis sur les propositions de suite du programme.

Le pari est-il tenu ?

Les résultats au plan « physique », sont essentiellement du papier : quatre rapports d’études détaillant l’état des services publics dans les contextes qui en conditionnent la production, du point de vue de l’offre et du point de vue de la demande.

Les quatre rapports de la recherche sont disponibles sur le site du Laboratoire Citoyennetés : www.ace-recit.org

Ces rapports sont denses, variés dans leur forme, mais tous les quatre de grande qualité.

Ils ne se contentent pas d’un descriptif des services mais analysent les conditions de leur production à travers une grille articulant différentes « écoles » d’anthropologie. La méthode utilisée montre à cet égard une illustration de nouvelles manières « d’observer » et de « réfléchir » sur ces réalités.

Sur le fond, un certain nombre d’analogies fortes confirment les hypothèses de départ notamment l’hypothèse centrale : « la commune (est pensée par les acteurs de l’aide) comme un niveau complet de gestion administrative et de fourniture de service alors que ses compétences légales, administratives et financières sont fortement limitées », à travers toute une série de difficultés et manques constatés :

Elle est confirmée aussi de manière plus positive à travers toute une série de « bricolages » institutionnels avec d’autres composantes de la société :

Un second faisceau d’hypothèses relatives au marché des services est largement confirmée également :

Les usagers utilisent les services de manière ponctuelle en fonction d’un problème précis à résoudre et sans s’approprier l’ensemble du référentiel qui les fonde ; Les usagers utilisent les services selon une logique opportuniste, en fonction de leurs intérêts personnels et pour résoudre les problèmes tels qu’ils les perçoivent au moment où ils les perçoivent (Boromo) ; l’absence de cohérence des services autour d’objectifs communs, qui placerait par exemple l’intérêt de l’usager au centre du processus (Boromo) ; En dehors des services de type régulier dont la demande est relativement faible par rapport à l’offre, les services fournis par la commune tiennent peu ou pas compte de la demande sociale (Say) ; l’offre se produit quelquefois, dans des conditions en parfaite contradiction avec les normes officielles et assiste plutôt à la production d’autres normes qui viennent justifier ces pratiques et pérenniser l’institution (Sirakorola).

Des pistes d’action

Les résultats résumés ci-dessus ouvrent des pistes d’actions, de thèmes de forums et des questions de recherche, qui seront formulés par les parties prenantes au processus le 22 et 23 mai pour être présentés et discutés au cours de la journée du 24 mai.

En vue de faciliter la discussion, les pistes d’action qui se dessinent sont regroupées en quatre catégories :

1. Pistes d’action relatives aux fondements du processus de décentralisation (Comment améliorer le cadre politique global de fourniture de services publics locaux ?)

2. Pistes d’action d’ordre institutionnel (Comment améliorer les interfaces et mécanismes institutionnels pour une fourniture de services publics locaux plus efficace ?)

3. Pistes d’action relatives aux appuis (financiers et techniques) des partenaires (Comment améliorer les stratégies d’appui et modalités d’intervention en matière de services publics locaux ?)

4. Pistes d’action concernant le suivi du processus de recherches et d’action (Quelle est l’étape suivante ? Comment poursuivre et renforcer le dialogue entre recherche et action ?)

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