Le recyclage, une alternative contre l’insalubrité

Les déchets de la société Nioto constituent de l’engrais pour les paysans à Lomé.

Dans le but de stimuler l’investissement et l’emploi et d’accroitre les revenus de l’Etat en attirant des entreprises performantes sur le marché extérieur, le Togo pays situé en Afrique de l’ouest entre le 6e et le 11e degré de latitude nord été amené à créer en 1989 une zone franche. Cette zone franche vise la transformation en vue de l’exportation. La zone franche togolaise a connu l’installation de nombreuses sociétés qui développent des activités diverses.

Nioto(nouvelle industrie des oléagineux du Togo) est l’une de ces sociétés installées à Lomé à la faveur de la Zone Franche. C’est une unité de production d’huile située dans la zone portuaire. L’arachide, les grains de coton et les noix de palme constituent la matière première qui entre dans la fabrication des différentes huiles produites par cette société à savoir : l’huile d’arachide, l’huile de grains de coton et l’huile de palme.

Les déchets rejetés par Nioto sont constitués de résidus et de tourteaux d’arachide, de résidus de grains de coton et de résidus des noix de palme. Ces déchets produits par la société Nioto située dans la zone sud-est de Lomé sont convoyés et déversés sur la décharge finale d’Agoe Moto Cross, située à la sortie nord de la ville de Lomé.

En 2002, l’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) de l’Université de Lomé a procédé à l’étude des déchets déversés par Nioto. Cette étude a révélé que le mélange de résidus d’arachide, de grains de coton et de noix de palme, constitue de l’engrais biologique et naturel, biodégradable en un temps relativement court et assimilable par les plantes.

A partir de ce moment, les déchets produits par Nioto n’arrivent plus à la décharge finale d’Agoe Moto Cross. Ils sont déversés dans les champs de manioc, de maïs et d’arachide exploités dans la banlieue de la ville. Les paysans ayant expérimenté ce genre d’engrais finissent par passer commande avant même que les déchets ne sortent de l’usine. D’après les paysans, l’utilisation de ces résidus a accru la productivité.

Commentaires

Les tourteaux d’arachide et de coton et les résidus des noix de palme ne sont pas des matières à jeter. Au contraire, ils constituent de l’engrais. Cet engrais a permis aux paysans n’ayant pas les moyens d’acheter de l’engrais ordinaire (engrais chimique) à accroître la productivité de leurs champs.

Mais comment des paysans auraient-ils su que ces déchets peuvent être utilisés comme de l’engrais ? Il a fallu une recherche menée par l’Ecole Nationale d’Agronomie pour révéler l’utilité de ce qui était jusqu’ici considéré comme déchets à jeter. Dès lors, la recherche scientifique dans le domaine de la gestion des ordures ménagère doit être initiée et intensifiée pour finalement s’assurer réellement que : « Rien ne se perd, rien ne se crée ; tout se transforme. » Pour y arriver, une ingénierie institutionnelle conséquente sera le prix à payer.

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