Lutte pour la protection de l’environnement et des droits des populations de la zone d’exploitation du pétrole de Doba au Tchad

L’élément déclencheur de la lutte, c’est l’avis que la Banque mondiale a demandé aux ONG tchadiennes sur la compensation (indemnisation) des biens des populations et sur les documents de l’étude d’impact de l’exploitation du pétrole en ce qui concerne l’environnement.

Il s’agissait de deux documents produits par les experts commandités par le consortium pétrolier. Le Cilong a saisi l’occasion d’analyser ces documents en nommant une commission en son sein qui réfléchit sur les questions d’environnement.

Acteurs impliqués :

" le collectif Cilong ;

" les populations de la zone d’exploitation ;

" le consortium pétrolier exploitant et vendeur du pétrole (Exxon, Shell et Esso) ;

" état tchadien ;

" La Banque mondiale, bailleur du consortium ;

" l’Etat camerounais car le pipeline passera dans son territoire ;

" deux compagnies mixtes créées un au Cameroun (Cameroun Cotco) et une autre au Tchad (Tchad Totco Welcome) et chargées du transport des équipements ;

" les organisations internationales de protection de l’environnement devant faire respecter les normes et critères.

Tous les acteurs souhaitent une exploitation juste et profitable du pétrole. Ces acteurs viennent de divers milieux : paysans, agents de l’Etat, experts indépendants, agents des institutions internationales, entreprises commerciales, banques et assurances.

L’expérience se poursuit, l’acteur ELF s’est retiré pour être remplacé par Chevron. L’expérience se déroule dans les régions de Doba, au Tchad et Kribi au Cameroun, dans les localités de Komé, Goré et Bedja.

C’est un enjeu économique important pour le pays.

L’expérience de lutte a commencé en 1997 au moment de la consultation entreprise par le consortium pétrolier sur les deux documents. Cette expérience continue et vise à :

" l’exploitation rationnelle et équitable du pétrole dans les diverses étapes du processus ;

" l’influence sur la loi concernant la gestion des revenus pétroliers ;

" la mobilisation maximale des personnes à l’intérieur connu à l’extérieur du pays ;

" la dénonciation de l’injustice par rapport à l’indemnisation ;

" la prévention de la corruption et des malversations divers sur les revenus du pétrole

Les valeurs sur lesquelles repose l’expérience sont communes aux membres du Cilong comme la justice, la transparence, le souci de sauvegarde de l’environnement pour les générations futures.

Comment ?

" Lobbying, communiqués de presse, communication et information par les documents ;

" Commissions d’analyse des documents sur l’exploitation du pétrole, tels que les conventions entre le gouvernement et le consortium ;

" Séminaire-atelier regroupant les acteurs ;

" Mise en place d’une commission permanente au Cilong sur le pétrole ;

" Bulletin d’informations sur la question ;

" Brochure sur le pétrole pour informer les gens ;

" Inspiration de l’expérience du peuple Ogonie (Nigéria).

Résultats

" Les populations sont mieux informées sur l’exploitation du pétrole.

" Retard d’approbation des documents d’études, d’impact.

" Révision à la hausse, des taux d’indemnisation de la population du simple au double.

" Une loi sur la gestion des revenus pétroliers a été votée et une commission dont le Cilong est membre a été mise en place pour gérer une partie de ces revenus.

" Prise en compte des aspects de l’environnement qui avaient été oubliés, notamment les critère de référence.

" Meilleure compréhension du système de fonctionnement de la Banque mondiale et de sa politique en matière de développement et de lutte contre la pauvreté.

Difficultés

" Insuffisance de moyens.

" Système de partenariat mis en place entre ONG tchadiennes et camerounaises n’a pas fonctionné ; mais a bien marché entre ONG tchadiennes et ONG du Nord.

" Tracasseries administratives au niveau de l’Etat pour l’organisation de certaines rencontres.

" Infiltration du collectif par les agents à la solde du consortium et de l’Etat.

" Décès de "Monsieur Pétrole" qui était à la tête de la commission au sein du Cilong.

Les stratégies ont été réajustées en fonction de ces difficultés. Avec les ONG camerounaises, le contact est resté à distance.

Pour les taupes, elles ont été identifiées et isolées.

A l’initiative nouvelle, nous avons adopté des stratégies appropriées.

Enseignements tirés

" Le niveau d’engagement de lutte diminue quand la pression gouvernementale est forte.

" Pour une meilleure défense des intérêts, il vaut mieux développer le dialogue que l’affrontement.

L’expérience se poursuit et il est trop tôt de parler d’impact.

Notes

Atelier d’Ecriture, entretien mené par Monsieur Nahayo Venant (Inades-Formation Burundi), à l’occasion d’un séminaire organisé avec Rongead, sur le thème : "Mondialisation et stratégies de développement local".

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