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Gouvernance et économie

De toutes les manifestations de la crise de la gouvernance en Afrique, la crise économique constitue certainement celle dont les effets sont le plus dramatiquement vécus par les populations et c’est aussi le thème qui suscite le plus de débats en Afrique et hors du continent. Considérer l’économie sous l’angle des modes de gouvernance, revient à aller au-delà des considérations purement technico-économiques. Les graves déficits sociaux accentués par les politiques mises en œuvre depuis les indépendances, la dépréciation de la position du continent sur la scène économique mondiale, la paupérisation continue de la grande masse des populations pendant que les pratiques de corruption sapent les fondements de l’Etat de droit, tout cela questionne fondamentalement les modes de régulation économique. Les crises successives, alimentaires et financières, intervenues respectivement en 2008 et en 2009, reposent avec acuité la nécessité d’une refonte des modes de régulation économique, au niveau national et international. Cette construction d’une nouvelle architecture de gouvernance économique nationale et mondiale, devrait émerger d’un nouveau paradigme qui replace au cœur des processus économiques les valeurs de solidarité, de pluralité, d’éthique et de durabilité.

L’Alliance aborde ce débat sur la refondation de la gouvernance économique en situant trois enjeux qui paraissent aujourd’hui essentiels en Afrique, au regard de la configuration de son économie principalement orientée vers l’exploitation des matières premières et du cadre dominant de réformes de l’action publique essentiellement axé sur les politiques de décentralisation et de développement local. Ces enjeux se déclinent en trois questions :

  • 1) comment assurer que les modes d’exploitation et de commercialisation des ressources naturelles soient durables et contribuent significativement au renforcement économique des populations locales ?

  • 2) quelles sont les politiques agricoles et le mode d’organisation des marchés agricoles qui concourent à une réelle souveraineté alimentaire de l’Afrique ?

  • 3) sous quelles conditions (réformes institutionnelles, aménagement du territoire) les processus de décentralisation en cours pourraient-ils promouvoir la création de richesses au niveau local et participer à un développement harmonieux et équilibré des économies africaines ?

L’Alliance se propose, sur toutes ces questions, d’organiser un dialogue ouvert et prospectif fondé sur les expériences individuelles de différentes catégories d’acteurs : décideurs publics et privés, partenaires au développement, chercheurs, syndicalistes, membres d’association.