Cinquantenaire des Indépendances au Burkina Faso

Dossier du pays Burkina Faso

L’année 2010 a marqué le cinquantenaire de l’indépendance de plus d’une dizaine pays africains francophones. Ce cinquantenaire a été célébré à travers des moments de souvenirs des luttes de libération et des grandes étapes de la construction des Etats-nations mais aussi de réflexions sur le devenir des sociétés africaines dans un monde globalisé et en pleines mutations. A la faveur de la commémoration du cinquantenaire au Burkina, le Laboratoire Citoyennetés et l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique ont décidé de mobiliser des acteurs institutionnels, des partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile, les medias et des personnes ressources de différents pays africains pour réfléchir sur les enjeux de gouvernance en tirant des leçons et enseignements des 50 ans d’indépendance. A cet effet, les deux structures ont organisé un forum multi-acteurs, conçu comme un cadre de dialogue et de partages d’expériences diverses et pertinentes sur le parcours sociopolitique des Etats indépendants de l’Afrique de l’Ouest dont le Burkina Faso.

Le cinquantenaire est intervenu dans un contexte africain de crise quasi généralisée qui se manifeste sous une triple forme : Crise du principe des Etats nation; Crise multiforme de la société (ARGA, 2004); crise des systèmes et des fondements économiques. Paradoxalement, émergent dans les collectivités territoriales des dynamiques nouvelles mais malheureusement peu valorisées et insuffisamment prises en compte dans les processus institutionnels. En effet, la gouvernance locale se construit en marge de ces dynamiques et risque de tomber progressivement dans la même pane que l’Etat.

Le cinquantenaire a coïncidé avec les 20 ans des processus démocratiques et de décentralisation (qui semblent marquer le pas). Il est donc une occasion de jeter un regard rétrospectif du parcours réalisé, identifier les acquis à consolider, analyser les échecs, en tirer les enseignements et dégager les leviers sur lesquels l’on peut construire les fondements institutionnels et politiques d’un renouveau africain au plan institutionnel, politique et économique. D’autant plus que les institutions issues de ces processus demeurent fragiles du fait de leur faible capacité à répondre aux attentes des populations en termes de plus de moyens de production, plus d’espace de mobilité et d’intégration, plus de responsabilités dans l’action publique

Depuis bientôt une décennie, Le LC et l’Alliance ont entrepris de contribuer à l’émergence d’alternatives africaines permettant de sortir de cette « impression d’immobilisme, voire de régression que suscite bien souvent la seule évocation de l’Afrique, entretenant le sentiment, destructeur par anticipation que tout a été tenté et que plus rien n’est possible » (O. Sy, 2009) Ce forum se voulait à la fois un espace de partage d’expériences de pratiques et de cultures institutionnelles qui ont marqué les 50 ans passés et un rendez-vous de réflexion prospective pour le prochain cinquantenaire. En d’autres termes, ce forum a permis de jeter un regard rétrospectif sur le parcours politico-institutionnel des Etats ouest-africains, d’en tirer des enseignements significatifs et d’identifier des leviers du changement. Le Thème central était : « Intégration et citoyennetés en Afrique de l’Ouest: quelles articulations entre les échelles de gouvernance pour construire des alternatives aux impasses institutionnelles? » Pour l’aborder, trois enjeux majeurs de gouvernance ont été identifiés.

Financé de la Direction de la Coopération et du Développement (DDC, coopération suisse) et en partenariat l’organisation néerlandaise de développement (SNV), ce forum a mobilisé plus d’une centaine de participants venus de 6 pays de l’Espace UEMOA, le 3 décembre 2010 à Koudougou (Burkina Faso).