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Gouvernance, développement local et décentralisation

Dossier du pays Burkina Faso

Gouvernance locale

Le processus de dévolution des pouvoirs, des compétences et des ressources du niveau central (l’Etat) vers des organes élus locaux (les conseils municipaux et régionaux) à travers la réforme de la décentralisation a connu un tournant décisif depuis avril 2006 au Burkina Faso. En effet, le pays est entré dans une dynamique de communalisation intégrale. Tous les citoyens du Burkina sont désormais aussi citoyens d’une commune, qu’elle soit rurale et urbaine. Du coup cette réorganisation à la fois territoriale et institutionnelle va sans doute poser avec acuité la problématique des ordres de légitimités, de leur cohabitation dans l’animation de la vie publique, de l’accès et de la gestion de l’espace et des services publics.

Elle propose de considérer le niveau local comme un des lieux critiques au sein duquel on peut débattre des enjeux et des stratégies de développement. En focalisant l’attention sur le fonctionnement des économies réelles et sur les ambitions de développement exprimées par les populations locales, la décentralisation permet de relier développement et démocratie. Elle permet également de recentrer les politiques publiques en redéfinissant des cadres institutionnels et les mécanismes d’investissement direct sur l’amélioration de l’offre de services aux populations et le renforcement de leurs capacités à participer activement à la construction de leurs collectivités.

Il ne s’agit donc pas d’un simple processus d’appropriation de stratégies et schémas préconçus de promotion socioéconomique des communautés à l’échelle d’un espace socialement et géographiquement circonscrit. Le développement local repose sur la nécessité d’arrimer la construction du devenir des collectivités humaines à une réelle vision et volonté politique de construire avec les principaux acteurs concernés, les grands axes porteurs de changements politiques, économiques et sociaux.

Le consensus international semble aujourd’hui établi autour de la pertinence du niveau local comme le meilleur cadre d’organisation, de production et de fourniture du service public aux populations. « Sans une politique équitable d’accès aux services de base, il est vain d’espérer une participation citoyenne des populations à la gestion politique de la cité et à la mise en œuvre de projets et programmes de développement local. L’accès aux services de base est avant tout une quête de démocratie et de justice sociale, et de ce fait une condition pour l’appropriation sociale de la décentralisation » (Raogo A. Sawadogo).

Ce sont autant de facteurs essentiels dont la maîtrise constitue un préalable à une adhésion et une participation effective des communautés aux actions de développement et leur appropriation des résultats.

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